Décrypter les pleurs de bébés

Tiens, je crois bien avoir lu ce titre sur un gros site expert de la parentalité. Ce n’est pas que je ne souhaite pas le citer, c’est simplement que mon cerveau est, comme qui dirait, trop plein. La faute aux quatre adorables enfants et à mon mari qui cumulent rendez-vous chez l’orthophoniste, l’orthoptiste et l’orthonitorinque (une sorte de dinosaure, je crois) et les allers/retours chez les Suisses (aussi appelés affectueusement “Petits Suisses” lorsqu’ils sont entourés d’un papier bien chiant à retirer). Mon mari travaille en Suisse (et on est même pas riche)

Une très bonne amie à moi vient d’accoucher. Une primipare la pauvre. C’est donc très naturellement que chacun y va de sa petite remarque à chaque pleur incompris de ce petit nourrisson vraiment choubidou.
Avec les années -et le nombre d’enfants- j’ai pris un certain recul lors de ces discussions de maman. On pense toute connaître la solution. Souvent, on a bon.
L’expérience est une valeur fiable. Enfin bof.

Afin de faciliter la vie à toutes les jeunes mamans du monde entier qui atterrissent sur ce blog internationalement connu et reconnu pour sa qualité éditoriale et son orthographe irréprochable, j’ai réalisé une synthèse.
sarcasme big bang theory

Que signifient les pleurs des bébés âge par âge 

Les pleurs des bébés de 0 à 6 mois

Remarques préalables à l’étude :

  1. Cette analyse porte sur les pleurs dits “d’écorché vif“. Cette expression est en opposition aux autres pleurs appelés “pleurs basiques” émis dans les situations courantes : cas de dalle profonde, couches odorantes, besoin de sommeil imminent, température inhabituelle (précision : 36,8 ou 37,2 n’est pas une température inhabituelle).
  2. Les propos ont été recueillis auprès de 37 mères et 19 pères plus ou moins actifs dans leur vie de parents (comprenez jeunes parents, parents d’ado bien éloignés des problématiques pipi-caca-couches, grand-parents, vieux monsieur dans le supermarché…bref, tous ceux qui fournissent de précieux conseils)

Situation 1 :
Symptômes : bébé se tortille, son ventre fait du bruit, il semble avoir une digestion difficile, il a des gaz (il pète), il rote, il se calme lorsqu’il est calé sur votre épaule (ou il vomit dessus)
Synthèse des différentes explications émises :
COLIQUES

Situation 2 :
Symptômes : bébé se tortille, son ventre fait du bruit, il semble avoir une digestion difficile, il a des gaz (il pète), il rote, , il se calme lorsqu’il est calé sur votre épaule.
Synthèse des différentes explications émises :
REFLUX

Les pleurs des bébés de 6 mois à 6 ans

  1. Cette analyse porte sur les pleurs dits “de petits cochons qu’on égorge“. Cette expression est en opposition aux autres pleurs appelés “pleurs basiques” émis en cas de caprice, de bagarre au sein d’une fratrie ou d’ENQ (Excitation Nocturne Quotidienne). A chaque âge ses maux…

Symptômes : votre enfant est particulièrement désagréable, il fait des chichis pour tout (“faire des chichis” est un terme médicale. Si.).
Synthèse des différentes explications émises : 
LES DENTS

Conclusion : Décrypter les pleurs de 0 à 6 ans.

Au dire de mon entourage et de ceux de mes amis, la conclusion semble évidente. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on se prend autant la tête à décrypter les pleurs de bébé une fois qu’on sait ceci :

De 0 à 6 mois, les pleurs c’est soit des COLIQUES soit un REFLUX.
De 6 mois à 6 ans, c’est les DENTS.

Débrouillez-vous avec ça.

Merci à tous les participants de l’étude qui m’accompagnent depuis la naissance de mes enfants en me conseillant avec amour et tendresse (même le vieux monsieur du supermarché). En plus, comme les traitements sont très aléatoires pour ce trio gagnant (coliques, reflux, dents), ça laisse vraiment la chance aux parents de faire leur preuve et d’apprendre le nouveau rôle de leur vie. Bien vu 😉

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Mon enfant n’est plus allergique

Flash-Back – il y a 4 ans et demi – 1er boudoir

Ma douceur (et oui, j’appelle mon mari « ma douceur », à la fois, si vous le connaissiez, vous sauriez que ce petit nom est tout à fait adapté), on a qu’à filer un boudoir aux petits. Ils nous laisseront tranquilles quelques minutes le temps de le mâchouiller“.
Ca semblait être une bonne idée. Au bout de quelques secondes, après avoir repéré de mon œil aguerrie de maniaque les 50 miettes de biscuits écrasés au sol, sur les chaises hautes et sur les nombreux cheveux de mes triplés, mon mari m’a interpellé. “Danou est un peu rouge au niveau de la bouche”.
Exténuée par les nuits hachées et ravie d’avoir quelques minutes de repos, je jette un coup d’œil furtif et répond nonchalamment : “Il a dû baver“.

boudoirs

Mon enfant est allergique

J’ai à peine eu le temps de lire trois pages de Closer que le visage de mon fils avait doublé. Ses yeux peinaient à s’ouvrir, les traces de ces petits ongles tentant de faire face à la démangeaison étaient incrustés sur son visage et formaient de nombreuses boursouflures.
Tous les signes étaient présents pour signifier une allergie alimentaire. Pourtant, mon esprit de maman n’avait jamais imaginé une telle situation.
Fidèle à moi-même, j’ai paniqué. “aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh viens vite voir, Danou va exploser“.

Je crois que nous avons rarement été aussi efficaces. En moins d’une minute, notre petit bambin écarlate et enflé comme un ballon de fête foraine était habillé et sanglé dans la poussette, prêt à rejoindre le service des urgences le plus proche.

Diagnostic différentiel

La diversification alimentaire. Persuadée d’avoir un doctorat au vue de nombre d’heures passées devant Grey’s Anatomy, je n’avais pas estimé nécessaire de suivre les consignes de mon pédiatre que j’oublie trop souvent d’aller voir. (Je ne saurais que vous déconseiller ce comportement à risque)
Le jour du “drame” je m’en suis donc beaucoup voulu (décidément) d’avoir fait tester durant le même repas deux aliments particulièrement “sensibles” : du saumon et un boudoir. Il a donc fallu faire un diagnostic différentiel afin de découvrir l’origine du mal. C’était le boudoir le fautif. Putain de boudoir.

Eviction totale

Après une injection d’antihistaminique, notre petit ballon a vite dégonflé. Ouf, j’ai pu un peu souffler. S’en ai suivi la prise du rendez-vous chez un pédiatre allergologue, le genre de médecin qui vous convoque dans 6 mois. Mon excuse d’être maman de triplés n’a pas marché cette fois pour obtenir un créneau plus rapidement. Par précaution et sur conseil de mon médecin de famille, nous avons décidé de retirer totalement de son alimentation les œufs (boudoirs) en attendant d’avoir une information définitive. Six mois après, les tests étaient réalisés.
Malheureusement, c’était bien l’œuf qui posait problème. Eviction totale de son alimentation.

Le P.A.I. : Projet d’Accueil Individualisé

Pendant plusieurs mois, nous avons décortiqué les étiquettes au supermarché pour repérer les éventuelles traces de ce qui était devenu pour mon fils du poison.
Avec plusieurs enfants du même âge, nous avons décidé de faire au plus simple : plus d’œuf pour personne. C’est un peu rude, je l’accorde, mais tellement plus simple pour notre quotidien.
Le plus dur a été de faire comprendre à mon fils qu’il devait refuser les alléchants gâteaux qu’on lui proposés gentiment.
L’entrée à l’école a été un peu plus compliquée. Pour la cantine notamment. Là, tout est codifié. A la fois, heureusement. Etre contactée par les pompiers, c’est pas mon trip. Je me suis donc mise en relation avec la PMI (Protection Maternelle et Infantile) de mon quartier sur les conseils de la directrice. Nous avons rempli un document appelé PAI pour Projet d’Accueil Individualisé. C’est un document réalisé par le médecin scolaire en relation avec l’allergologue qui suit l’enfant. Il est ensuite transmis à l’établissement afin d’obtenir des repas adaptés à son alimentation spécifique. Ce document permet également l’administration d’un médicament par le personnel scolaire en cas denouvelle crise allergique.
Nous n’allons pas être obligés d’abandonner nos postes pour récupérer notre garçon chaque midi !

Elle est partie comme elle est venue

Après plusieurs années d’éviction totale de l’oeuf, de nombreuses heures pour trouver des recettes sympas pour les goûters et un doctorat en « composition des produits alimentaires transformés », nous sommes retournés en juillet chez notre allergologue particulièrement demandé (je ne me fais plus avoir, désormais je prends un rendez-vous d’une année sur l’autre).
Verdict : “votre fils n’est plus allergique“.

Rebelote pour annuler le PAI : contacter le médecin de la PMI qui gère 3 groupes scolaires différents, relayer à l’infirmière scolaire à mi-temps, puis à la directrice, puis à la maîtresse puis à la cantine.
Depuis hier seulement, mon Danou peut manger les infâmes œufs-mayo de la cantine.
On est sauvé.

Mon conseil de maman de l’extrême
  • Si votre enfant souffre d’une allergie alimentaire, vite, consultez.
  • Il n’y a pas d’œuf dans le P’tit biscuit de Nestlé ni dans les Mikado. (ni dans les Oreo)
  • Si votre enfant doit être scolarisé et qu’il a la chance de manger à la cantine, il faut mettre en place un PAI. Le directeur de l’établissement saura vous donner la marche à suivre. S’il ne mange pas au restaurant scolaire, il faut tout de même faire ce PAI pour les temps de classe.
  • Les allergies, ce n’est pas forcément pour la vie. C’est donc l’heure de prier ou d’acheter une poupée vaudou. On ne sait jamais.