Devenir parent rendrait-il tolérant ?

Je vais vous parler du monde parallèle de la parentalité ou plutôt de ce monde perpendiculaire par rapport à la vie d’avant. Virage à 90° du quotidien. En devenant maman, en étant parent, ma vision des choses sur la vie a carrément changé. C’est comme si l’image devant moi n’était plus la même. Le son derrière non plus.

Ils semblent que les nouvelles orientations choisies par mon cerveau sont propres à la situation de parents. Une simple brique de plastique moulée s’est transformée en une arme anti-plante de pied, préparer un biberon de lait se réalise les yeux fermés (ouverture du frigo et choix de la tétine compris), l’exclamation « que c’est beau ! » est l’une des expressions les plus prononcées à partir de 17h à la maison. Même quand c’est totalement faux, archifaux. Un sceau d’escargots et de limaces c’est beurk, c’est tout !

On me l’avait bien dit, “tout sera différent avec des enfants”. J’avoue que cet adage est d’autant plus confirmé quand on en a quatre.

Voici quelques situations qui ont réellement changé, quelques trucs que je n’aurais jamais imaginé voir autrement…et qui pourtant se trouve en être ainsi.

“Rhoo, qu’il est moche !”

Avant, j’avais cette capacité de dire “que ce bébé est mignon” et de penser “comme il est moche, j’espère qu’il sera plus chou en grandissant”. Du jugement basique. Je le pensais seulement. Je disais plutôt « oh les jolis yeux » ou bien « qu’est-ce qu’il a comme cheveux ».
Désormais, je ne trouve toujours que de qualités aux nouveau-nés. Je me projette naturellement dans cette salle de naissance, ce moment d’épuisement où il sort enfin et rien que ça, me donne envie de voir le monde et ses nouveaux habitants avec des yeux de bisounours émue.

La disponibilité

Je ne peux pas passer, j’ai 1000 trucs à faire“. Combien de fois j’ai entendu cette phrase venant des parents autour de moi. Avant que la cigogne ne me livre mon colis géant, je me déplaçais souvent pour aller voir l’Autre. Je trouvais ça un peu chiant d’être toujours celle qui faisait le déplacement. Après tout, il ne semblait pas si galère que ça de prendre une heure dans la journée pour se retrouver et papoter. 
Voilà maintenant 5 ans que je propose quasi-systématiquement aux gens de passer à la maison et que je bois des cafés par téléphone interposés pour s’éviter le temps et l’organisation du trajet.  J’écoute plus l’autre, je comprends mieux ses façons de faire et souvent, je compatis à se manque de temps, juste parce que c’est pareil ici.

Le train

Parlons-en du train ! Il mérite un paragraphe rien que pour lui (mais d’une taille adaptée à l’article. Private joke @SNCF et ses rails surdimensionnés) Les gosses qui crient, qui pleurent, ça me cassait la tête. C’était vraiment quelque chose que je trouvais insupportable. Je n’aime toujours pas, mais maintenant, je me sens mal à l’aise pour le parent en face de moi. Bien entendu, il y en a  toujours qui n’en ont rien à faire et qui nous donnent un bon sujet pour répandre du venin le temps d’un trajet. Des enfants mal élevés, il y en a partout. (J’espère toujours que mon voisin de train ne pense pas ça des miens), Mais il y a aussi ceux qui ont du mal à tenir en place, ceux qui haussent la voix pour prendre la parole (et se sentir écouté au sein de la fratrie), ceux qui font pipi tous les quarts d’heure et même ceux qui vomissent. Comme j’ai un peu de tout cela dans ma colo d’enfant et que j’essaye de gérer au mieux, j’en deviens conciliante. Je m’énerve moins en train.

Le travail

Du haut de mes 18 ans, il y avait 2 catégories : les bosseurs / les glandeurs. Depuis l’arrivée de mes enfants, il y a désormais de nombreuses catégories qui se sont glissées entre ces extrêmes. Il y a ceux qui veulent prendre du temps avec leur famille, ceux qui ont besoin de s’épanouir avec des défis professionnels, ceux qui ont des enfants souvent malades (les pauvres) , ceux qui ont un mode de garde pourri … ceux qui tentent d’avoir tout ça à la fois. Et aussi ceux qui veulent donner plus de place à la famille et se retirent temporairement du monde de l’entreprise.

La rentrée

Finissons sur ce point au coeur de l’actu’. Mes triplés rentrent chez…les grands de maternelle. 
J’ai longtemps trouvé énervant d’entendre des parents se réjouir de voir leurs enfants retourner à l’école. Après tout, “ils les ont faits, maintenant faut gérer“. Aujourd’hui, je trouve tout simplement ça humain de souhaiter à certains moments un rythme de vie différent. Avec les enfants/sans les enfants.

Depuis peu de temps en réalité, je réalise que ma tolérance aux actions des autres parents a évolué. Sûrement la multiplication de situations de la vie, qui, avec des enfants, réservent toujours des surprises, des choix pas simples à faire, des façons d’éduquer dont on doute souvent.

Bref, être parent semble rendre plus tolérant.
C’était la minute barbe à papa et Nutella : du cotonneux et du sucré (l’effet “parent” encore une fois j’imagine). Sûrement la fatigue qui adoucit les jugements.

PS : vous me pardonnerez pour l’image pourrie qui illustre cette article. C’était la seule correcte libre de droit et je suis pour la sauvegarde de la propriété intellectuelle.

Claire, maman un peu moins catégorique dans ses idées qu’auparavant.

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Confessions sur canapé

Un jour, je vous raconterai.
En ce moment, ça sent la vieille chaussette dans la maison. C’est une odeur persistante et vraiment puante. Ça plane dans l’air comme du pschitt à chiotte et ça s’incruste dans mes vêtements.
En ce moment, je ne suis pas en forme. Un jour, je vous raconterai.

Tout n’est pas pourri. Je suis en bonne santé, j’ai un très bon mari, 4 beaux enfants (les plus beaux, évidemment). Bizarrement, en ce moment, ça ne suffit pas.

Confession de maman : j’aimerais être dans le contentement
Avec mes enfants, je veux tenter un défi. Je vais essayer de leur inculquer la valeur du  “contentement”. Je ne parle pas de se contenter de peu. Non, je parle d’apprécier ce qui est bien et de ne pas toujours chercher le “mieux”. Continue reading