That’s all folk’s

Note de l’auteure : Si vous vous êtes paumés ici par hasard ou parce que Google à encore plané, voici un petit synopsis : après plusieurs années dans le webmarketing et les couches, j’ai décidé de devenir plombier et je viens de terminer une formation ICCSER à l’AFPA (Installateur chauffage, climatisation, sanitaire et énergies renouvelables.)  Je ne suis pas très douée alors je compense par le travail. Jusqu’ici ça marche alors je continue


. Remise du diplôme dans le cadre de ma reconversion professionnelle en installation sanitaire, chauffage et énergies renouvelables :
 13 mars 2015
. Date du jour : 16 avril 2015

L’atterrissage

J’ai atterri. De New York d’abord. Nous y avons fait une escale avec mon mari. Une semaine.
Une semaine pour couper. Une semaine pour se reposer. Une semaine pour se retrouver, échanger, partager, prendre du recul sur cette putain d’année.
Les premiers jours de ce voyage aurait pu se dérouler avec Cranemou (excuse-moi de t’affubler de cette image de pochtronne, mais tu y contribues largement, photos et grimaces à l’appui): beaucoup de vins et des copains. La marraine de mon David (le petit dernier) habite Brooklyn, une occasion rêvée pour passer enfin du temps ensemble, là-bas, hors du temps. Et puis, on a beaucoup marché. La tête en l’air, souvent, pour admirer ces tours gigantesques.

Ensuite, il y a eu Paris. J’y ai fait un pèlerinage sur la ligne de RER D accompagnée de l’une de mes meilleures amies. Je suis passée devant les anciennes maisons où j’ai habité, dans le cimetière où mon père est enterré. Un chemin de croix, une envie de voir les choses autrement, de me sentir libérée, délivrée et blablablala… Le soir, on a bu. Encore. On a joué les nostalgiques, regardé Flash Dance à la TV, je crois même me rappeler avoir un peu pleuré.

Ensuite, à nouveau, j’ai atterri.

Ça a pris presque un mois et je suis en plein jetlag.
La formation est finie.
Je suis diplômée en plomberie.
La formation est finie.
Ah… je l’ai déjà dit. C’est parce que c’est dur à croire.
Ça a commencé un soir, au moment où les enfants dorment enfin, où la maison est propre, où mon ventre ne crie plus famine. Vers 23h en général… Depuis 8 mois, chaque fois, vers 23h, je profitais de ce moment béni par le dieu des enfants dormeurs pour sortir mes classeurs et réviser. Et là, plus rien. Plus de révision.

Puis, il y a eu la voiture. Le moment où j’entre sur le périph. Chaque fois, j’ai l’envie de prendre la direction de mon centre de formation. Et puis non. Il faut aller faire les courses chez Lidl. Le frigo manque cruellement d’être réapprovisionné.

Et, il y a surtout le quotidien, les cafés, l’atelier, les blagues, les autres, le camion dans lequel j’ai adoré fumer. Purée, ça manque. C’était un truc de fou. Il m’a fallu un mois pour être capable de redire (car je sais vous avoir déjà bassiné avec ça), c’était un truc de fou.

Vous avez été nombreux à être là, sur Facebook, twitter, en commentaire, au téléphone, en face à face (un merci particulier à Catherine, fromagère et éleveuse de filles qui se reconnaîtra). Quel coup de boost ! Quelle fierté vous m’avez offerte ! Vous y croyiez plus que moi !

Je ne vais pas me vanter, je suis un modeste plombier débutant. J’ai fini les épreuves de mon examen dans la douleur, les doigts complètement cramés, les phalanges lacérées par le cuivre et divers outils contondants.J’ai refilé mon stress à l’intégralité de ma formation. J’ai failli m’effondrer en larmes au moment des résultats. (En fait, de façon très prévisible, j’ai pleuré. Mais un peu plus tard, en privé.) Ils ne sont pas habitués à cette effervescence d’émotions chez les plombiers !

Pour moi, ça a été aussi ça d’être une femme au milieu de tous ces garçons. Au début de cette aventure, je faisais très attention, je limitais mes émotions. Pas tant que toutes les femmes sont sensibles, moi oui. La sensibilité n’est pas le critère de recrutement n°1 dans ce type de boulot. Mais en période d’examen, dans ce moment où j’ai tout donné, où il n’y avait plus de limitations, plus que de l’émotion, de l’envie, j’ai lâché. J’ai été moi, à 100%, excessive, émotive, nerveuse, joueuse.

Et j’ai gagné.

Putain (2 fois que ce gros mot reviens dans l’article. Pardonnez-moi les grossièretés, c’est encore cette satanée Emotion qui parle. Encore une fois. Je ne contrôle pas même mes doigts sur le clavier.) que c’était bon ce moment où ils ont cité mon nom. Une sensation de montée des marches sur le tapis rouge version chiottes et bidets. En quittant le centre dans ma voiture, j’ai mis la musique à fond et j’ai crié comme une dingue.

Mon sourire n’a pas quitté mon visage depuis.

Et après la formation ?

La reconversion professionnelle. Je ne savais pas vraiment ce que ça pouvait bien être avant. Des histoires d’initiales : DIF, CIF, CSP… ?

En 8 mois, j’ai appris les bases d’un nouveau métier. Maintenant, je dois pratiquer. Beaucoup. Faire pour maîtriser. J’ai déjà plusieurs chantiers à réaliser. Je vais me faire aider sur certains. J’en ai besoin, je ne le cache pas. Je suis jeune plombier.

Puis je vais rapidement m’inscrire en boite d’intérim. J’ai besoin de faire de la répétition. Poser 50 éviers, en chier et être la reine de l’évier ! J’espère trouver des missions. C’est aussi ça la reconversion pro, être débutant, sans expérience, repartir de zéro. En intervention, je garde ma fleur sur l’oreille et me déplace en Smart jaune. À la fois, on est plus à ça près !

J’ai aussi besoin de repos, au moins un peu. De réaliser. De prendre le temps de savourer ce moment où je me sens vivre pleinement et de profiter des gens que j’aime.

En bref et en images

Comme cela fait un mois que je n’ai pas écrit ici, j’ai décidé de vous faire un résumé du 3615 MaLife de ces dernières semaines en bref et en images.

formation-ICCSER

La pièce que j’ai réalisé le jour de l’examen. (raccordement d’un chauffage, d’un évier simulé et d’un robinet de machine à laver + raccordement électrique et mise en route d’un climatiseur)

plan examen ICCSER

Le plan de l’examen appelé aussi “la pièce du boucher” (rapport aux tâches de sang)

ILove NY

Des souvenirs de New-York

vannes plomberie

Encore des souvenirs : les belles vannes de NYC

nettoyage de printemps

Retour à la maison, tri et nettoyage de printemps pour préparer Pessah : la pâques juive.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire de la pâques juive, c’est par là.

Urgences

Deux petits tours aux urgences avec les enfants pour ne pas perdre la main (dans nos 2 cas précis, les chevilles plutôt.)

camping de la Regnière

Quelques jours en famille en camping (heureusement des logements en durs et des toilettes perso…#bourgoisedesvacances)

installation evier plan de travail

1ère installation de diplômée : un évier encastré sur plan de travail. J’ai mis du temps et j’apprends petit à petit.

??

PS : Pour achever le chapitre de la formation dans la cadre d’une reconversion professionnelle, je rédigerai dans les prochains jours un article avec des petits conseils qui m’ont permis de mener à bien ce début de nouvelle vie pro sans trop abandonner ma famille et mes obligations. Pas trop. Un retour sur expérience pour peut-être orienter ceux qui ont envie de se lancer. Ensuite, sur ce blog, on reparlera de biberons, de caca et de Kirikou..

Claire, jetlaguée

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Je participe à Koh-Lanta

Ça fait trois semaines que j’ai commencé l’aventure. C’est d’ailleurs pour cela que je ne suis pas très présente par ici. Là où je suis, il n’y a pas de téléphone. Du moins, il est inaccessible.
Le midi je mange des aliments froids, les défis physiques sont intenses. Mon mari, mes enfants me manquent. Il y a plein de petites bestioles partout.

Reconversion professionnelle : le stage pratique

Ça fait trois semaines que j’ai commencé mon stage pratique de plomberie dans le cadre de ma formation. J’ai souvent l’impression de faire Koh-Lanta et je kiffe grave cette aventure. Grave, grave.
Chaque matin, à 7h30, je gare ma petite smart jaune devant le dépôt. Depuis le premier jour, j’arrive avec 15 minutes d’avance (et j’ai arrêté de mettre mon GPS seulement depuis hier). Toujours l’angoisse d’être en retard…
On commence par jeter les vieilles merdouilles de la veille (qui peuvent peser quelques dizaines de kilos !), chaque camion est rangé et les missions sont transmises pour la journée.

J’accompagne un plombier soit sur du dépannage, soit sur de l’installation ou de la rénovation. Ce sont deux pratiques bien différentes et j’ai la chance de pouvoir découvrir chacune d’elles.

C’est au moment où le moteur démarre que tout commence. Les heures s’enchaînent sans avoir le temps de les voir défiler : installation de Cumulus (“Cumulus” est une marque, comme “Frigidaire”. Là on parle de chauffe-eau), de chaudière, de radiateur, de wc, de robinet de machine à laver…et aussi réparation de fuites, remplacement de colonne d’évacuation en fonte (pas glop du tout avant le café)…
Lorsque l’on a clairement la dalle, on s’octroie une pause bien méritée autour d’un sandwich. (et d’un coca-light, of course.) Pendant ce temps qui court , je monte des escaliers, porte des outils, des radiateurs en fonte, des aspirateurs à eau… Les endroits sont dans 97% du temps difficilement accessibles (entendez, être assis dans un meuble sous évier ou coincé entre un mur et des toilettes). Dès fois, il faut ramper en trimbalant une grosse lampe branchée à 12 mètres avec un fil qui s’emmêle. (comme tous les longs fils électriques d’ailleurs !). Il fait évidemment froid et humide (voire trempée). Plomberie oblige.
plombier Et pourtant, si sur le clavier ça peut paraître rebutant, je me réveille chaque jour avec une petite joie inexplicable.Vous n’imaginez pas le nombre de choses que j’apprends chaque jour. Je découvre toutes les facettes d’un métier tellement complet. Être plombier, c’est être capable de connaître des dizaines et des dizaines de raccords, des diamètres de tubes, des appareils, des outils. C’est aussi être ingénieux, toucher un peu à tout. Enfin, c’est surtout être le maître des fluides et ça, ce n’est pas rien ! Une fuite dans un appart, ça vous pourrit un parquet top la classe en 4 minutes.

Je me rends compte de toutes ces choses qui font mon quotidien sans que je ne m’en rende vraiment compte. Tout ce savoir-faire pour amener l’eau dans mon lave-linge, pour que mes chiottes n’engloutissent pas le caca jusqu’à débordement, pour que les petits prennent leur bain. De toutes ces choses aussi que l’on peut améliorer : ce radiateur qui chauffe trop, cette douche froide que je me tape chaque matin le temps d’attendre l’eau chaude… Ce n’est pas juste une histoire de tube. Il y a de nombreuses connaissances à avoir et j’ai encore beaucoup de travail pour y arriver.

Il ne me reste que quelques jours de pratique intense. C’est assurément trop peu. Mais c’est très bon à prendre.

Avant de vous retrouver avec un rythme un peu plus soutenu (je ferais difficilement pire qu’un seul article en un mois) je tenais à ajouter cette petite annonce :

Si vous cherchez un bon plombier sur le grand Lyon, je vous recommande la société SABEKO (avec le lien parce qu’ils le valent bien). Elle m’accueille en ce moment et elle le fait avec classe. Ils sont propres dans tous les sens du terme. Ils travaillent bien, font attention à tout. Je ne fais pas beaucoup de pub mais là, je me permets. C’est un vrai plaisir de valoriser le travail bien fait.
sabeko

A bientôt.

Claire, qui termine la saison 1 de Koh-Lanta dans 2 jours.
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