Je profite de la Journée de l’Infertilité pour vous re-proposer cet article. Si vous l’avez déjà lu et bien, vous pouvez le relire. Sinon, il y en a d’autres qui j’espère vous plairont.
PMA : Procréation Médicalement Assistée
Trois lettres majuscules qui en disent long sur une putain de situation.
Bizarrement, souvent les gens dans la rue me pose la question “ô combien personnelle”, vous avez pris des “traitements” en voyant mes triplés ?
La première réponse que j’ai envie de lancer c’est “touches à ton cul“, mais je suis presque polie.
Maintenant, je dirai “Aller lire mon article sur www.laviedestriples.com”.
Mes triplés sont nés par F.I.V (Fécondation In Vitro). Encore une fois, je ne fais pas dans le “léger” avec ce sujet mais je vais essayer d’en parler avec humour. Les sujets difficiles passent toujours mieux avec humour.
Flash-back : j’ai 24 ans, 3 ans de mariage à mon actif, envie d’avoir un bébé.
Evidemment, j’en ai parlé il n’y a pas longtemps, j’ai été anorexique (avec un pic en fin d’adolescence). Evidemment, j’ai mes règles 2 fois par an. Les bonnes années.
Assez logiquement, au moment où nous nous sentons prêts, je prends un rendez-vous chez mon gynécologue.
1ère écho pour vérifier si tout marche bien. Bien évidemment, ce n’est pas le cas. Verdict : OMPK – Ovaire Micro Polykistiques.
1er traitement de base qui peut être administré par un gynéco “normal” : le CLOMID. Ce médic à fait couler beaucoup d’encre. Dans les années 90, il y a eu pas mal de naissance de jumeaux. Genre vraiment beaucoup.
C’était le Clomid.
Mes ovaires obtiennent de très mauvais résultats à l’examen. Recalés. Du coup, fini ce traitement. Il faut essayer un traitement plus personnalisé, ajustable. Je repars avec ma petite lettre à transmettre à Mme la Spécialiste ès Bébés.
Je prends donc mon téléphone pour prendre un rendez-vous rapidement. Je ne le sais pas encore, mais la jeune femme à l’autre bout du fil avec une voix douce comme du chamallow va devenir ma meilleure alliée pour les années à venir.
C’est exactement là, à cet instant précis que débute mon parcours de PMA .
Le moment où tu veux un bébé…
Au départ, la PMA, c’est un peu la chasse au trésor. La carte est très mal dessinée. Un peu dur de s’y retrouver. Peut-être que mon premier rendez-vous avec la spécialiste va me guider ?
SpiderPapa est avec moi. Nous entrons dans une salle d’attente bondée comme dans un train en seconde classe le lendemain de Noël. Ni bonjour, ni merde. juste un papier posé sur le siège avec des questions bien précises.
Déjà, la prise de tête commence. A un QCM, j’aurai obtenu la note -2.
Une heure trente plus tard, une dame qui ne se présente pas, nous demande de la suivre.
Ni une, ni deux, avec très peu de dignité je me retrouve les jambes dans un étrier. OMPK confirmé. 1h30 pour ça ? Je le savais déjà. Je ressort tout de même avec mon petit papier.
La gentille secrétaire me prévient bien que ça va être long et compliqué.
Professionnelle, j’en parle au bout de quelques mois à mon chef. Les rendez-vous étant rapprochés, je dois bien me justifier et j’ai décidé de jouer la carte de l’honnêteté.
Le lendemain je suis virée.
Toujours pas de bébé
PMA : “La meilleure solution, c’est de ne pas y penser”.
Sincèrement, ne dites plus ça aux personnes en PMA. Pensez-vous sincèrement qu’on puisse ne pas y penser quand :
– Vous avez 3 matinée par semaine grisée sur votre calendrier pour notifier les allers-venues au cabinet.
– Vous cachez vos bras à cause des veines de drogués que vous vous tapez à cause des prises de sang répétées.
– Vous vous faites appeler Mme “Glacière” pour expliquer le petit sac isotherme que vous vous trimbalez partout où vous allez. (avec les traitements qui doivent rester au frais)
– Vous passez votre journée à téléphoner sur le portable de votre gynécologue -débordée- préférée pour obtenir l’ajustement du traitement
– Tous les mois, dans les chiottes, vous n’y croyez plus. Allez, ça va marcher. Un nouveau cycle à commencer.
Il y a aussi la phrase “Il ne faut pas stresser“. Savez-vous que plein de mères stresser réussissent aussi à avoir des bébés ? Tu crois vraiment que je peux changer ?!
Dès fois, des intimes se permettent -avec beaucoup de prudence- de te parler de la sexualité. “Tu sais, tu ne devrais pas programmer“.
Non, je ne devrais pas. Evidemment non. Ce serait tellement frustrant sexuellement.
Franchement, après s’être transformée en infirmière pour se piquer d’hormones, après avoir évalué les taux, après de multiples examens contraignants, il est évident que les mots “chérie, ce soir je suis fatigué”, SpiderPapa va devoir les ravaler…
…il n’a même pas essayé.
J’allais oublier : quand on parle de PMA, il y a toujours une histoire qui revient et qui doit nous rassurer.
La légende urbaine de l’enfant adopté
Je suis sûre que tous ceux qui ont traversé un parcours de PMA l’ont déjà entendu. En général, c’est l’histoire d’une amie d’une amie.
Un couple aimant décide d’avoir des enfants. Malheureusement, le ciel en a voulu autrement. Après de longues années difficiles de PMA, le bébé ne pointe pas le bout de son nez. D’échec en échec, le couple décide d’abandonner l’idée de donner la vie naturellement.
Le temps passe.
Quelques années après, le couple “réussi” son deuil de grossesse spontanée et se lance dans les fastidieuses démarches de l’adoption. L’esprit bien occupé, ils reçoivent enfin la lettre tant désirée annonçant l’arrivée d’un bébé du bout du monde.
Et là, la chute. La femme ayant complètement oublié de se protéger, à cause des problèmes passés, se retrouve enceinte.
A la fin de l’histoire, ils sont tous heureux, c’est trop super et dans la maison, il y a plein de bébés en bonne santé.
En général, cette histoire nous est contée pour nous rassurer.
Pour ma part, l’idée d’attendre des années à vivre des réveils perturbés, à voir des rêves s’envoler jusqu’à en arriver au point de ne plus y croire et d’abandonner l’idée de procréer. Je trouve ça juste triste.
Heureusement, ce n’est pas ce qu’il s’est passé.
Ça a pris plusieurs années. Bien que plusieurs fois j’entendais : “tu verras, une fois que tu auras un bébé, tout sera oublié“. Je n’ai rien oublié.
C’est une épreuve de couple. Difficile. Les SpiderParents ont beaucoup espéré. Durant le parcours de PMA, ils ont aussi beaucoup pleuré. Je ne veux pas le cacher. Ça nous a encore un peu plus soudé.
A la première échographie, la gynéco voit trois oeufs. Le passé nous a rattrapé. Après les multiples fausses-couches, la réjouissance est compliquée. D’autant qu’elle nous parle tout de suite de réduction embryonnaire.
Ça va être le début d’une grande épopée, qui à ce moment, ne fait juste que commencer.
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