Excusez-moi du peu Madame, mais il est des moments où la seule solution vitale est de crier à l’aide.
Et j’ai crié, criééé éééééé AIDEZ-MOI !
Je n’en peu plus. Ô rage, Ô desespoir, comment réussir à vivre sans dormir ? Telle est la question.
Maman de jumeaux, de triplés…il y a une chose que l’on ne nous retirera jamais, c’est notre résistance. Certes, nous n’avons pas le choix. Mais on pourrait aussi s’assoir par terre et chialer. Laisser les bébés ramper jusqu’à leur biberon. La faim décuplant leurs capacités motrices.
Comme nous sommes des êtres bien pensants –et que même épuisées, il doit bien exister tout au fond de chacune d’entre nous un soupçon d’instinct maternel-nous tenons bons. Mais jusqu’à quand ? En fait, ça ne s’arrête pas. Jamais.
Jamais.
Jamais.
Il y a toujours autre chose. Un nouvel apprentissage, des nouvelles questions…et quand ils seront ados…
Comme il va falloir être très endurant, mieux vaut s’économiser. Et parfois, passer la main.
Des amis, on en avait plein avant. Avant la naissance de la colonie. Les SpiderParents se réjouissent chaque jour de la chance qu’ils ont d’avoir des amis en or encore présents à l’heure actuelle malgré notre niveau sonore élevé.
Parfois, les téléphones commencent à moins sonner, on s’éloigne de la ville pour gagner en surface habitable. Et d’un coup, on s’assoit le soir au moment ou tout le monde dort et on allume les Experts.
Mais où sont-ils ? Pourquoi personne ne vient nous aider comme prévu ?
2 hypothèses :
– Chacun sa life. Entre bébé, bébé et bébé, ça fait un moment que le portable est caché sous une promo de couches (une douzaine de cartons entreposés dans le hall). Du coup, tu zappes, il/elle zappe…et ils ont six mois. Déjà.
Ou
– 2 ou 3 bébés d’un coup ça peut faire peur. Double dose d’angoisse si les bébés sont prématurés.
Avec du recule, j’ai réalisé que tout le monde n’était pas à l’aise avec un bébé. Encore moins avec DES bébés.
En tant que parents de triplés, on est dans l’obligation de prendre vite le pli. Couches, bibs en express, dodos… mais quand on arrive au milieu du champ de bataille, il parait très imaginable qu’on ne sache pas où donner de la tête. En plus, inutile de le préciser. Pour un café tranquille en terrasse, il faudra repasser.
Alors, il y a ceux qui sont très à l’aise, à qui on confie le bébé pour un biberon. En général, quelque soit l’heure de visite, jour comme nuit, il y a de très fortes probabilités pour qu’il y ait au moins un biberon à donner.
Les bébés sont petits, ils ont l’air fragile mais personne n’ose faire la remarque.
« Comment je peux t’aider ? » C’est une très bonne question.
Comment aider une maman de jumeaux ou de triplés ?
Après expérience, voilà quelques éléments de réponse.
Je scinderai en 3 catégories l’aide en fonction de l’affinité et de l’appréhension que l’on peut avoir avec les mioches.
1 – Comment peuvent aider les ami(e)s de mamans de jumeaux ou plus à l’aise avec les petits bébés (les jumeaux et triplés naissent souvent prématurés) :
- Donner le bain (si vous êtes vraiment bonne amie…et vraiment en confiance)
- Donner un biberon. Attention, les mamans de bébés prématurés sont souvent à cheval sur la quantité. Petit poids plume deviendra grand gaillard. Il faut donc essayer de stimuler un peu le bébé pour qu’il ne s’endorme pas lors de la tétée. Si la maman a peur qu’il ne mange pas, elle ne le confiera pas et c’est loupé pour l’aide. N’insistez pas.
- Changer un bébé. Là pas trop de risque. Mais, on se lave les mains. Une gastro ça va, deux ou trois, bonjour les dégâts.
- Sortir. Ce n’est pas si simple de se balader avec des jumeaux ou plus et on a vraiment besoin de prendre l’air. Profitez-en pour faire une petite balade entre copine avec les petits.
2 – Comment peuvent aider les ami(e)s de mamans de jumeaux ou plus peu/pas à l’aise (on a le droit) avec des bébés :
Il existe plein de choses qui peuvent aider des jeunes parents de multiples.
- Faire des courses précises (inutile d’imaginer être capable de remplir un caddie pour quelqu’un d’autres. C’est la cata assurée. ) Quelques boites de lait, des couches, du liniment, du serum phy…les parents de multiples ont toujours besoin de quelque chose. Bien sûr, vous serez remboursé !
- Ramener des petits plats appréciés par les parents. (ou un gratin de pates, ça marche aussi) Dans les premiers mois des triplés, on a eu tellement peu de temps, que Sundy et raviolis étaient nos meilleurs amis.
- Passer un coup d’aspirateur, récupérer un courrier à la poste, plier du linge… bref, ce qui te saoules chez toi…c’est triplement le cas chez moi.
3- Pour les BFF (Best Friends Forever), vous pouvez venir avec une amie et tenter deux heures de babysitting après avoir bien demandé à la maman toutes les instructions (mieux vaut savoir où sont les biberons, qui prend quel lait, la serviette en cas de vomito…).
Envoyez-la faire une sieste. S’il y a quoi que ce soit, elle est à côté. Elle est sereine…et reposée. Vous êtes sereine…et vous rentrerez vous reposer. (je vous le souhaite)
Si la maman de jumeaux ou plus refuse, insistez un peu. Juste une pishnette, ça suffira.
Chaque fois que vous aiderez des parents de jumeaux, de triplés ou plus, félicitez-vous, vous aurez accompli un acte bénévole fort et utile. Aucun relevé Cerfa ne vous sera délivré.
Le SPIDERPLAN des SPIDERparents de triplés
-En tant que parents de jumeaux et plus, l’arrivée des enfants à la maison ça déménage. Acceptez de vous faire aider. N’hésitez pas à « orienter » l’aide afin que tout le monde soit gagnant.
– Avec le temps, certaines personnes s’avèrent être de précieux soutient. Merci.
Merci à tous ceux qui sont passés (les images sont non exhaustives)
Claire Barer, maman de triplés