Cela fait un moment qu’il est noté dans mon joli carnet à la couverture Liberty, “article sur le père au foyer” et puis, faute de temps, de gosses derrière la porte ou des dents du dernier (entre 2 mois et 3 ans, c’est toujours les dents), j’avais laissé ce récit de côté.
C’est un article intitulé “Le chef de famille” écrit par l’une des Moukraines à la Glaviouse (voir leur blog) qui m’a soufflé “prête-moi ta plume pour écrire un mot”.
Résumé de l’épisode précédent
Vous l’avez assurément raté. Il n’est disponible qu’en vidéo à la demande en V.O (japonais) sous-titré suédois. La loose quoi.
Pour faire bref : j’ai repris le boulot au 8 mois de mes triplés qui ont 5 ans maintenant. Je me suis arrêtée pour le congé maternité de mon 4ème puis j’ai repris le chemin du travail.
Depuis la naissance de mes enfants, j’ai décidé de choisir une solution simple et adaptée à notre nouveau quotidien.
Pas du tout.
Voilà plusieurs années que je travaille à 500km de chez moi. Train le mardi matin vers 6h00 pour démarrer une semaine pleine de pep’s, retour le jeudi soir vers 20h. Entre les deux, je suis sur Paris. J’habite Lyon.
En ce moment, côté boulot, c’est compliqué. “Compliqué” est le mot utilisé quand on veut dire “t’es virée, on a plus de sou” version plus classe.
Il est certain que je ne resterais pas longtemps à la maison, c’est triste, mais je ne peux pas. Cela en tient de mon équilibre mental. J’ai besoin de travailler (et d’écrire, et de voir mes enfants, et d’être maniaque du ménage, de l’organisation, de la corde à sauter), j’aime ça.
Néanmoins, il faut bien bouffer. Mon mari a donc pris son sac à dos et s’est barré. En Suisse. Ils payent mieux les Suisses. Et ils ont du chocolat. Et des diamants. Ok, des cristaux Swarovski.
Voilà donc notre rythme de vie depuis plus de 4 ans qui est totalement inversé. Il est absent 3 nuits par semaine (♫ ♩ ♬”et 3 nuits par semaine…..”♫ ♩ ♬) C’est moi qui m’occupe un peu plus des enfants.
Je suis émue chaque fois qu’ils m’appellent Papa. C’est pour eux le nom de celui qui a été le plus là. Aussi dur que cela ait put-être, c’est tout à fait légitime qu’ils aient choisi ce mot là. Mon mari a été là plus que moi et je ne peux pas lui retirer cela.
J’ai eu souvent le coeur serré au moment où le réveil sonnait pour m’indiquer de partir prendre les transports en commun. J’ai versé une larme plusieurs fois en cachette quand ils demandaient ensemble : “maman, tu peux trouver un travail à côté de la maison ?”.
Le congé parental apparaît pour 75% des parents de multiples comme l’unique solution
(information fournie par l’association Jumeaux et plus)
60%¨des parents de jumeaux et plus se voient contraint de quitter leur emploi. Outch !
Nous avons confirmé les stats. A part que parmi ces 60%, ce sont 98% de mères qui s’arrêtent d’aller au bureau.
A la maison, nous faisons partie des 2% restant.
Papa ne travaille pas (ou plutôt autrement)

Mon mari est resté à la maison quand j’étais absente pour le travail.
Il est resté à la maison avec des triplés.
Il a fait les courses avec eux, il a donné les repas, les biberons le jour, les biberons la nuit. Il a refait les courses, il a changé toutes les couches et en plus, il a tenté de nettoyer chaque fois la maison avant que je ne revienne.
Franchement, il est parfait. Avoir “tenté” est largement suffisant. J’ai l’oeil très critique sur la propreté.
Il n’a pas eu particulièrement de remarques de l’extérieur. Bien sûr, ça mère nous a condamné. Mais c’est sa mère, ça ne compte pas.
A la crèche, ils étaient habitués. Dans le quartier, tout le monde le connaissait. Nos amis n’ont même pas relevé.
En fait, c’est lui qui m’en parlé. Il y a peu de temps. Depuis qu’il est reparti sur les routes, il entend souvent : “Ta femme est seule à Lyon avec les enfants ? Mais comment elle fait, elle a du mérite”.
Je ne sais pas si c’est une question de parité mais aussi injuste que cela soit, à mon mari, on ne lui disait pas ça.